Depuis quelques mois, j’ai le projet de réaliser un long voyage à vélo à travers la France. Cette année je passe à l’action et souhaite partager avec toi sur ce blog mon périple Paris – Mont Saint Michel à vélo.
Dans l’article précédent, je te parlais des derniers préparatifs de mon voyage. Aujourd’hui, on y est. Rentrons dans le vif du sujet avec le grand départ.
C’est parti!
1- Le plan de route de la première journée
Je commence mon périple par une première journée on ne peut plus chargée. Au programme près de 120 kilomètres sur la Véloscénie pour rejoindre la ville de Maintenon depuis Paris.
C’est la journée que j’appréhende le plus pour plusieurs raisons.
D’abord, c’est la plus importante en termes de kilométrage.
Ensuite, je redoute que la sortie de la région Parisienne soit longue et éprouvante à cause du trafic plus important synonyme de nombreux arrêts / redémarrages…
Enfin, c’est la première journée qui répondra à mes interrogations sur ma capacité physique à tenir le rythme, sur les capacités de mon vélo aussi, sur la qualité du balisage ainsi que de mon GPS.
Le matin je suis concentré et j’ai hâte de partir enfin pour balayer toutes mes questions et profiter du moment.
2- Le grand départ de la première journée de vélo
1e étape : Paris – Massy : 17 km
Pour des raisons pratiques, je décide de partir non pas de Notre Dame de Paris mais de la Porte de Vanves. Ma femme gentiment me dépose en voiture au point de départ pour m’éviter une heure d’effort supplémentaire depuis chez nous.
Arrivé au départ, après de longs bouchons sur la route, je suis tendu car j’ai du retard. C’est le grand saut.
La météo est parfaite , derniers bisous et encouragements de ma femme et c’est parti pour la Véloscénie Je trouve rapidement le parcours, en l’occurrence la coulée verte qui relie Paris à Massy.
Au début de la coulée verte il y a pas mal de piétons et de cyclistes qui ont l’air d’aller au travail.
Moi qui ait l’habitude de rouler vite mais peu de temps, je me suis promis de partir tranquillement pour garder les forces.
Plus j’avance et moins il y a de monde sur cette coulée verte. Le trajet est relativement agréable même s’il reste assez urbain. Je suis très studieux et prend bien soin de boire quelques gorgées d’eau régulièrement. En plus j’ai l’impression que ça m’allège.
Le parcours est roulant. Les obstacles sont liés aux routes assez fréquentes à traverser fréquemment qui ralentissent forcément la moyenne et obligent à relancer.
Il y a quelques montées / descentes tout à fait gérables.
Ce début de journée me donne confiance.
La fin de la coulée verte coïncide avec la fin de l’étape sur ma montre GPS. Si le parcours était plutôt agréable, l’arrivée de l’étape n’est pas transcendante: sur un rond-point à Massy.
Ce n’est pas grave car je ne comptais pas m’attarder avec une grande pause car je veux garder le rythme (j’étais encore innocent et en forme à ce moment-là :lol:).
2e étape: Massy – Versailles 18 km
Après une très courte pause, je pars vers Versailles où j’ai hâte d’arriver car cette étape signifie la sortie de la petite couronne de Paris.
Le début d’étape est sympathique, avec une alternance entre des chemins et des petites routes de village.
A l’approche de Versailles, le paysage devient moins chaleureux car on emprunte des pistes cyclables, protégées mais au bord de grosses routes passantes. On est d’ailleurs pas loin de l’autoroute à un M’men donné, j’ai presque peur de me retrouver sur l’A86.
Je ressens une vraie fatigue sur cette piste cyclable à partir de Jouy-en-Josas. J’ai l’impression que ça monte et en plus la piste cyclable est à gauche de la route donc à contresens. Oublié donc l’effet d’aspiration. Je commence à me demander si je vais avoir des forces pour le reste de la journée car après tout je n’en suis même pas à 40 km.
En arrivant dans Versailles, tout est oublié. Même si j’ai déjà visité le château à plusieurs reprises, l’effet Wahou est toujours là. Le parcours me fait remonter la grande allée jusqu’au château. C’est magnifique et ça donne un sacré baume au cœur. En revanche, là-encore on ne s’en rend pas compte mais ça monte. Rien de fou mais on ne repose pas les jambes.
Arrivé au château , première pause. J’en profite pour manger une barre de céréale (pas si mauvaise que je ne le pensais) car la journée va être longue. Je suis heureux d’être ici. Le lieu me donne de l’énergie. Et en plus je suis dans les temps de passage que j’avais en tête donc rassuré sur la durée de la sortie de Paris.
La pause fait du bien je repars requinqué sur la Véloscénie.
3 étape: Versailles – Saint-Rémy-lès-Chevreuses 24 km
Je commence donc cette étape regonflé à bloc.
Mais avec des doutes car mon GPS me fait repartir en arrière jusqu’à Jouy-en-Josas. Je repasse par la route qui m’avait semblé dure à l’aller: effectivement je comprends car je ne mets presque pas un coup de pédale grâce à la pente descendante (ça explique la fatigue à l’aller). En revanche j’espère que mon GPS ne me trompe pas car je n’ai aucune envie de recommencer la montée vers Versailles.
Tout est bien qui finit bien, retour à Jouy-en-Josas et mon GPS avait raison. Commence alors une belle montée qui a le mérite de remettre les idées en place. Moi qui voulait m’économiser, ici ce n’est pas possible, il faut pousser sur les jambes.
Très vite, le tracé rejoint des chemins forestiers qui commencent par une groooooossse descente (ça fait du bien) et qui évidemment se termine par une montée tout aussi sympathique mais on est là pour ça aussi !
A la sortie de la forêt, c’est la campagne. Je longe une route départementale très peu passante mais depuis des pistes cyclables à l’écart. Le tracé est donc tranquille. Je fais 2-3 erreurs d’orientation mais mon GPS me ramène très vite dans le droit chemin :).
Les derniers kilomètres sont toujours aussi calmes mais les jambes deviennent très lourdes. Je peine sur les derniers kilomètres mais je m’accroche car je tiens à faire ma pause du midi à la fin de cette étape.
A l’approche de l’arrivée il y a une grande descente en escalier. Pour ne pas prendre de risque je roule sur le côté (il y a peu d’espace mais c’est jouable).
La fin de l’étape se situe devant un magasin réparation-location de vélo. Je me pose à côté du bâtiment et m’allonge lamentablement dans l’herbe pour me reposer. Je suis vraiment émoussé, j’ai mal aux jambes. J’ai peur de ne pas réussir à terminer la journée. En plus je n’en suis pas encore à la moitié de la journée en termes de kilométrage.
J’engloutis mon sandwich préparé par les mains expertes de ma femme. Heureusement que je l’ai celui-là car tous les commerces sont fermés.
Etonnamment, quand je me relève après une grosse demi-heure pour repartir, je me sens beaucoup mieux.
Me voilà rassuré car un gros morceau m’attend.
4e étape: Saint-Rémy-lès-Chevreuses – Rambouillet 29 km
Voilà la grosse étape de la journée. Heureusement la pause m’a fait le plus grand bien j’ai le sentiment d’être un homme neuf. Reste à confirmer ces bonnes sensations à la pédale. Je pars vraiment prudemment sur les routes de campagne.
Avec cette nouvelle fraîcheur retrouvée, j’essaie d’avancer au maximum pour capitaliser sur ce nouvel état (mais qu’y avait-il dans mon sandwich ?).
Le trajet longe pendant de long kilomètres une petite route d’abord puis une route départementale. Mais celle-ci est peu passante et offre la plupart du temps une piste cyclable. Je ne sais pas si j’exagère à cause de la fatigue du moment, mais je me souviens d’une très grosse et longue montée au niveau de Choisel. Je m’en rappelle aussi car ma chaîne a sauté et je me suis éclaté le talon d’Achille sur la pédale. Mon vélo aussi était fatigué je crois. J’ai beau être matinal j’ai mal.
Ensuite, les kilomètres défilent tranquillement jusqu’à un grand virage à gauche pour emprunter des chemins forestiers.
Je pénètre dans la forêt de Rambouillet . Autant le dire, c’est très calme. La forêt se densifie au fil des kilomètres. A tel point que j’ai même le sentiment qu’on est en fin de journée.
La forêt est magnifique et d’un calme absolu. Je ne croise personne pendant les 20 premières minutes.
Jusqu’à ce que j’arrive à un étang (l’Etang d’Or) où je commence à retrouver quelques promeneurs, cyclistes et même touristes. Soulagement, l’espèce humaine n’a pas disparu. Il y a d’ailleurs un petit camping naturel très mignon. Ça fait quand même du bien de ne pas être tout seul.
La sortie de la forêt de Rambouillet se fait au rythme de l’eau . Puis j’arrive rapidement à la fin de mon étape située au niveau des jardins du château de Rambouillet.
Autant le dire tout de suite, je suis tombé sous le charme. Pas à cause de ses mots doux mais par la beauté du parc avec ses canaux, ses grandes étendues d’herbes et son château.
Cette étape me procure une grande joie. J’ai terminé l’étape la plus longue et malgré la fatigue, ce décor me donne une super énergie.
Il me reste désormais « qu’une » trentaine de kilomètres. Ca me parait dérisoire après tout le chemin parcouru.
Et je sens que j’aurai la force d’aller au bout de cette journée qui me faisait peur sur le papier.
En attendant, pause bien méritée au bord de l’eau.
5e étape: Rambouillet – Epernon 17 km
Cette étape débute sous les meilleurs auspices par une promenade dans les allées du Parc du château.
Je suis regonflé à bloc pour aborder cette avant-dernière étape de la journée.
Malheureusement, le parcours finit par en sortir et je rejoins des chemins très caillouteux pour quelques kilomètres. Je suis content de ne pas être en vélo de route finalement, il n’aurait pas fait long feu ici.
Ces chemins se terminent par une bonne montée. Je suis incapable d’évaluer sa difficulté avec objectivité car le moindre faux plat commence à tirer.
La suite du parcours s’effectue principalement sur de petites routes. J’ai quelques trous de mémoire sur cette étape mais j’ai le souvenir d’un parcours globalement composé de grandes lignes droites sur de jolies routes assez tranquilles et vallonées.
J’ai apprécié l’arrivée (en descente qui plus est) dans la petite ville d’Epernon.
L’arrivée de l’étape se situe à la gare. Mon énergie est à plat donc je ne prends malheureusement pas le temps d’explorer les environs. Seule ma barre chocolatée trouve grâce à mes yeux à ce moment-là.
Je suis tout proche du but.
6e étape: Epernon – Maintenon 17 km
J’arrive enfin à la dernière étape de cette journée marathon.
Je touche au but mais les 17 km qui me semblent si peu en temps normal me semblent désormais beaucoup. A vrai dire je navigue dans des eaux encore inconnue après plus de 100 km sur mon VTT que j’aime beaucoup mais qui n’est pas très véloce.
Je quitte Epernon qui est très fleurie et je me lance vers Maintenon sur une étape entièrement sur route. Celles-ci sont agréables et longent la plupart du temps la rivière de la Drouette qui m’accompagne depuis la forêt de Rambouillet.
Je suis devenu clairement intolérant aux montées en cette fin de journée. Hormis quelques axes un peu plus passants, je suis plutôt au calme et passe dans des petits villages photogéniques.
Là-encore, j’ai quelques trous de mémoire sur le trajet. Il faut dire que je commence à compter les kilomètres.
L’arrivée de l’étape se situe à Maintenon au niveau du magnifique aqueduc de Vauban.
Je suis très heureux d’être arrivé ici. Pas de bol, mon Airbnb se situe 2 km en amont je dois retourner sur mes pas. Mais ce n’est pas grave je ne suis plus à ça près.
La soirée
J’arrive dans l’appartement loué pour la nuit dans lequel j’attends ma famille qui va venir me rejoindre. L’appartement est très confortable et décoré entièrement sur le thème d’Alice au Pays des Merveilles.
Les propriétaires ont d’ailleurs créé un escape game sur ce thème dans le logement.
Ma famille me rejoint. Quel plaisir de partager ce moment avec eux. Cerise sur le gâteau, ils ont fait quelques courses et je me jette sur la nourriture car mon petit sandwich et mes barres de céréales ne m’ont clairement pas suffi.
Je me couche avec des douleurs partout et de fatigue. J’ai du mal à me mouvoir d’une manière générale mais j’aime bien aussi sentir cette fatigue liée à l’effort physique.
Nuit de repos pour préparer la journée 2.
Bilan de la première journée sur la Véloscénie de Paris à Maintenon
Sortie de Paris plus agréable et simple que j’imaginais
Très peu de difficultés à trouver mon chemin.
Le balisage du parcours est plutôt bon (peut-être un peu moins entre Versailles et Saint Rémy les Chevreuses).
Ma montre GPS est très précise.
Des paysages marquants et deux gros coups de cœur à Versailles et Rambouillet
Les parties sur route sont assez sécurisées et calmes
Le VTT ça roule beaucoup moins vite (grosse exclu)
J’ai mal partout même si je sens que c’est une bonne fatigue
Quel sentiment agréable d’aller aussi loin par ses propres moyens
A bientôt pour le 2e jour de mon voyage :)!
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