Depuis quelques mois, j’ai le projet de réaliser un long voyage à vélo à travers la France. Cette année je passe à l’action et partage avec toi sur ce blog mon périple sur la Véloscénie.
Dans l’article précédent, je te parlais du troisième jour de mon voyage. Après un passage au spa, un bon restaurant et une soirée en famille, je me lève tôt pour l’objectif du jour => Le Mont Saint Michel.
C’est parti!
1- Le plan de route de la quatrième journée
Ce matin je réalise que c’est déjà le dernier jour de mon périple sur la Véloscénie. Comme souvent j’avais hâte d’arriver à ce moment et maintenant que j’y suis je commence à avoir une petite pointe de nostalgie.
Mais pas trop quand même car je suis loin de l’arrivée: environ 105 km de vélo à travers la Normandie.
Au réveil je me sens particulièrement bien. C’est fou comme le spa et la soirée d’hier m’ont requinqué. Je suis passé d’un état de grosse fatigue à une fraîcheur presque retrouvée .
Mon inquiétude avant de partir concerne mes genoux qui étaient douloureux hier. J’ai peur de souffrir dès le départ, ce qui rendrait la journée particulièrement compliquée.
2- Mon quatrième jour sur la Véloscénie
1e étape: Bagnoles de l’Orne – Domfront 22,22 km
Départ de Bagnoles de l’Orne. Ce matin il fait frais dans la petite cité thermale. Je décide de partir très tranquillement pour ne pas réveiller ma douleur aux genoux.
L’étape se déroule presque entièrement sur route. Elle commence par une grande ligne droite sur une départementale qui traverse la forêt domaniale des Andaines. La route est calme et bordée par les arbres. Je me sens particulièrement bien dans cette ambiance 🌳🪶🪱. C’est parfait pour un début de journée. Très vite se profile une grosse montée mais fidèle à ma résolution du matin, je prends soin de beaucoup mouliner pour forcer le moins possible sans me soucier du chrono. Et la côte passe toute seule.
Puis je tourne sur la gauche et j’emprunte une chemin forestier toujours en ligne droite. Ce chemin m’est d’autant plus agréable qu’il est en descente. Mais fourbe, ce chemin me propose sur sa fin une énorme montée à laquelle je ne m’attendais pas 🥵.
A la sortie de la forêt, j’évolue ensuite sur des petites routes de campagnes. Les premiers kilomètres sont en léger faux plat descendant. Je suis surpris de voir autant de champs, de verdure et d’animaux. Je trouve le paysage accueillant et réconfortant.
Cette partie est plutôt tranquille et relativement plate. L’approche de Domfront va, elle aussi, me surprendre. Alors que je me crois arrivé après avoir passé le panneau de cette ville, j’emprunte une côte qui me parait interminable et dont la difficulté tranche avec les paisibles fermes traversées.
C’est en arrivant en haut que je comprends combien l’effort en valait la peine. Je découvre la cité médiévale de Domfront avec l’impression d’être dans un village de charme en pleine montagne alors que je suis en Normandie.
Là encore, c’est une étape forte de mon voyage. Domfront se mérite mais vaut largement le détour.
La fin d’étape se situe en bas de la cité après une grande descente assez pentue.
Superbe étape, très vallonée mais sur laquelle je suis parvenu à économiser mes forces.
2e étape: Domfront – Barenton 17,39 km
Après un superbe passage par Domfront et une descente en flèche, je repars en direction de Barenton.
Je croise un panneau en direction opposée indiquant la véloroute de la Vélo Francette (qui mène à La Rochelle). Cela me donne des idées pour la suite. Mais pas tout de suite car le nombre de kilomètres est proche des 500 et moi je suis maintenant à moins de 100 km de mon objectif.
Dès la sortie de Domfront, je rejoins une voie verte que je ne quitterai quasiment plus jusqu’à l’arrivée ce soir au Mont Saint Michel.
Cette voie est constituée d’un sentier très propre qui passe entre les champs et forêts. Je commence à croiser de plus en plus de cyclistes (même s’il n’y a pas non plus foule on ne va pas se mentir). Les premiers panneaux Mont Saint Michel leur apparition et… il fait un temps incroyable: grand soleil avec un air est frais . Bref c’est le bonheur et je sens clairement que je file vers l’arrivée.
A ce moment, même si je sais que la journée est encore longue, je sais que je vais réussir à aller au bout, quitte à forcer un peu s’il le faut. Mes genoux vont bien je suis rassuré. Mais du coup je n’ose plus me mettre en danseuse et j’ai très mal aux fesses.
L’étape est courte et alterne les faux plats mais reste très accessible.
La fin d’étape à Barenton se fait sans quitter la voie verte. Je n’aperçois donc pas directement la ville car la voie est légèrement à l’écart. Mais pas de regret, j’en profite pour me poser quelques minutes dans l’herbe .
3e étape: Barenton – Mortain 10,49 km
C’est parti pour l’étape pitchounette de la journée. Toujours sur le tronçon de la voie verte qui court depuis Domfront. Tout se passe bien, je sens que l’arrivée approche car je croise beaucoup plus de cyclistes que depuis le départ .
Seul bémol dans ce tableau idyllique… les douleurs au niveau de la selle. Quel enfer. Il faut prendre une décision pour la survie de mon entrejambe: je m’arrête et sors du sac à dos mon cuissard de rechange. Je me débrouille pour l’accrocher à la selle de mon vélo en le coinçant de manière artisanale . Un vrai travail d’orfèvre. Je repars ensuite avec un léger soulagement même si j’ai l’impression qu’il me faudrait un matelas pour être totalement à l’aise.
L’étape est courte mais en (très) légère montée tout du long.
Là-encore l’arrivée à Mortain est célébrée depuis la voie verte donc à quelques hectomètres de la ville. Je quitte la voie verte pour aller manger avec ma famille.
Au menu: hot dog + frites … J’en salive d’avance.
4e étape: Mortain – Saint Hilaire du Harcouët 11 km (+3 km pour depuis mon lieu de pique-nique)
Les frites étaient bonnes et la famille encore une fois au rendez-vous. Je repars avec le ventre bien (trop?) plein.
Le temps de me perdre pour retrouver l’itinéraire et me voilà de retour en direction de la célèbre abbaye du Mont Sant Michel.
Cette étape est presque un copier/coller de la précédente mais avec un profil inverse. Elle est en léger faux plat du début à la fin. C’est très roulant et le chemin est toujours aussi impeccable. Parfait pour rouler . Néanmoins je sens quand même que la fatigue me guette. Mais je m’accroche car ça commence à sentir bon.
Je rattrape des personnes croisées plus tôt dans la journée. C’est la première fois que ça arrive depuis mon départ.
J’arrive assez rapidement à St Hilaire du Harcouët, toujours sur le chemin vert. Pause rapide (fin d’étape oblige) et ça repart.
5e étape: Saint Hilaire du Harcouët – Ducey 18,92 km
Me voilà désormais à l’attaque de l’avant dernière étape de cette Véloscénie. J’ai l’impression d’être un machine à force de les enchainer .
L’étape commence par un faux plat montant pendant les 6 premiers kilomètres avant de descendre légèrement pendant toute la fin de trajet jusqu’à Ducey.
Je remarque que l’arrivée est proche: la végétation verdit (eh oui c’était possible de faire encore plus vert) et on se rapproche tranquillement de l’altitude zéro. Je commence à me dire que les vallons sont derrière moi.
Physiquement ça va plutôt pas mal car l’excitation prend le dessus sur les petits bobos. En revanche c’est mon vélo qui tire la tronche. Les roulements font un bruit terrible. Il n’y a quasiment aucune vitesse silencieuse. Ce serait ballot d’être bloqué par un problème technique. J’essaie de le trafiquer un peu mais rien de très concluant. Il est comme moi, il a hâte d’arriver et de se reposer.
Je continue d’avancer ça va tenir hein!!
Après un peu moins d’une heure, j’arrive à Ducey. C’est une charmante ville pleine de caractère traversée par la rivière Sélune et qui possède un majestueux château. Teasing: on y retournera ce soir pour manger de très bonnes crêpes.
Dernier rendez-vous avec ma famille pour déterminer notre point de rendez-vous au Mont Saint Michel et c’est parti pour la dernière étape.
6e étape: Ducey – Mont Saint Michel 25 km
Ça y est j’y suis dans la dernière ligne droite de la véloroute vers le Mont Saint Michel. Je me sens proche et loin à la fois car il reste encore 25 km. Physiquement j’ai un regain d’énergie incroyable , je ne pensais pas en être à ce niveau de forme hier quand j’avais mal partout. Je me fais même des accélérations de temps à autres malgré les roulements plus que capricieux de mon pauvre VTT que je maltraite .
Cette étape commence par la voie verte que je ne quitte décidément plus depuis Domfront.
Rien de particulier à dire sur cette portion d’environ 5 km qui est très semblable aux étapes précédentes. Le nombre de vélos croisés continue d’augmenter (dans les 2 sens). Je tiens à signaler que c’est malgré tout très tranquille je ne suis pas dérangé par la foule.
Au bout de 5 kilomètres, grand virage à gauche et je quitte la voie cyclable qui m’accompagne depuis ce matin (désormais, la fin de trajet sera une succession de voies cyclables et de routes partagées).
J’emprunte donc une petite portion goudronnée, je passe sous un pont depuis un petit sentier. Je me perds un peu, entrainant avec moi d’autres cyclistes!
Mais rien de grave car me voici arrivé dans la baie du Mont Saint Michel. Je n’aperçois pas encore la bête mais le paysage est sans équivoque.
Je vais longer la baie jusqu’à l’arrivée au Mont. Que du bonheur, en particulier les portions sur des chemins verts au bord de la baie.
Je suis surpris par le nombre incroyable d’animaux de vaches et de moutons que je croise . C’est fou.
Après quelques minutes de pédalage au bord de la baie, je l’aperçois enfin: Le Mont Saint Michel!!! Incroyable .
Bon on se calme au début ce n’est qu’un point assez lointain. Je ressens évidemment un frisson. D’abord car c’est la première fois de ma vie que je le découvre mais ensuite car cela signifie que mon objectif est atteint, ou presque car il faut encore aller au bout.
J’ai donc la chance de le découvrir petit à petit. Au fur et à mesure que j’avance, le Mont Saint Michel se dévoile de plus en plus à moi. C’est vraiment magnifique. Et c’est un plaisir de rouler dans la baie.
En revanche, j’ai l’impression qu’il est encore loin. Mentalement c’est difficile de le voir de si loin car ça donne un peu le vertige sur le nombre de kilomètres restant. D’ailleurs le vent est assez présent, ce qui rend la fin de parcours un peu plus sportive.
Je suis très excité et bizarrement un même un peu nerveux d’être si proche de l’arrivée. Les derniers kilomètres
Après un petit détour par les routes suite à une déviation, j’arrive tout droit sur la route qui mène au Mont Saint Michel. Je suis face à l’abbaye et je suis ému de la beauté de ce que je vois .
J’effectue les derniers kilomètres jusqu’à l’entrée de la fameuse passerelle. Ma famille m’attend et me réserve un accueil de champion .
J’y suis. Quel bonheur, je garderai très longtemps ce moment en tête entre fierté, partage d’émotions et fascination pour la beauté du monument.
On profite ensemble de l’endroit avant d’aller à l’hôtel.
C’est terminé, objectif rempli et émotions emmagasinées.
Ce soir c’est crêpes à Ducey.
Bilan de la quatrième et dernière journée sur la Véloscénie
Le départ depuis Bagnoles de l’Ornes est très stimulant, entre lac, jardins et forêts
Agréable découverte de la cité médiévale de Ducey
Enorme kiff en Normandie: c’est vert, c’est beau, je me sens bien, le paysage est tellement accueillant
La voie verte qui permet de relier Domfront et la baie du Mont Saint Michel en toute sécurité est très confortable et agréable. C’est idéal pour la pratique du vélo.
Que dire de la baie du Mont Saint Michel depuis laquelle on découvre progressivement l’abbaye tout en profitant de cette atmosphère si particulière
Evidemment la découverte du Mont Saint Michel restera un moment fort. C’est splendide.
Difficile de trouver un point négatif: La voie verte aménagée est légèrement à l’écart des villes. On ne voit donc pas les villes étapes. Il faut faire des détours depuis le circuit principal pour les découvrir.
J’espère que mon récit t’a plu et qu’il t’inspirera pour passer le pas à ton tour.
A très bientôt. N’hésite pas à me contacter si tu as des questions. Et vive la bicyclette.