Aller au contenu

Véloscénie – Jour 2 de mon voyage

  • par

Depuis quelques mois, j’ai le projet de réaliser un long voyage à vélo à travers la France. Cette année je passe à l’action et partage avec toi sur ce blog mon périple sur la Véloscénie à vélo. 

Dans l’article précédent, je te parlais du premier jour de mon voyage. Après une bonne nuit de sommeil, passons au jour 2. 

C’est parti!

1- Le plan de route de la deuxième journée

Au programme du jour, encore un sacré morceau: Environ 116 kilomètres entre Maintenon où j’ai passé la nuit et Rémalard au cœur du Perche.

Autant dire qu’au réveil ça pique. Au-delà des courbatures dans les jambes ressenties depuis la veille, j’ai mal jusqu’au cou (sur lequel je force pour garder la tête relevée quand je pédale). Je m’en doutais, l’effort est inhabituel donc je découvre de nouvelles sensations. 

Ce matin comme hier, je prépare mes bidons avec un soupçon de sel au fond pour compenser les pertes hydriques .

C’est d’autant plus important qu’aujourd’hui va être une journée assez chaude. Malgré mes (relatifs) efforts pour partir plus tôt qu’hier, je pars à 9h quasiment à la même heure.

Bon c’est loupé pour la discipline du réveil mais je compte bien faire le job sur le bolide  !

2- Mon deuxième jour sur la Véloscénie à vélo

1e étape: Maintenon – Chartres 20,40 km

Le départ de cette journée est un savoureux mélange de douceur et de douleur.

Douleur d’abord car comme attendu, la position assise m’est tout de suite douloureuse. J’ai l’impression que la selle est en béton. En revanche malgré les courbatures généralisées, les jambes tournent plutôt bien et mon corps se déverrouille tranquillement.

Douceur ensuite car j’ai la chance d’emprunter de superbes routes tranquilles dans la fraîcheur matinale, réchauffé juste comme il faut par les rayons du soleil… Quel pied. C’est parfait pour un réveil musculaire. Je suis fin prêt pour une seconde journée sur la Véloscénie.

Les deux premiers tiers de l’étape se déroulent sur ces belles routes plates de l’Eure. L’occasion de me mettre dans le bain tranquillement.

Puis, une voie verte inattendue se profile à partir de Champhol. Elle est encerclée de part et d’autre par de grandes étendues vertes avec mes amies les vaches, qui n’ont, elles, pas l’air d’avoir les jambes lourdes .

L’approche vers Chartres est un régal. Toujours sur la voie verte qui longe la rivière de l’Eure, le parcours est très roulant et les nombreux virages sur permettent de prendre du plaisir dans les virages et les relances. Je m’enflamme un peu sur cette partie !

Pour finir cette étape, l’arrivée dans Chartres est un délice. Au bord de l’Eure, j’aperçois la fameuse cathédrale sur les hauteurs de Chartres. 

Même si je sais qu’il faut garder des forces, je ne peux m’empêcher de grimper en haut de la ville (et ça grimpe fort) pour faire ma pause en face du fameux monument. 

Je ne regrette pas une seconde ces efforts supplémentaires. Je trouve cet endroit magnifique et suis très heureux d’être arrivé ici par mes propres moyens. 

J’ai eu un vrai coup de cœur pour cette ville et cette étape. Sans aucun doute un des moments forts de mon voyage sur la Véloscénie.

2e étape: Chartres – Illiers Combray 34 km

Gonflé à bloc, j’entame la plus longue étape du jour avec 34 km.

Le soleil, frais jusqu’à présent, commence à bien se réchauffer. Mais je sais qu’à la fin de l’étape j’aurais déjà effectué une bonne partie de la journée.

La sortie de Chartres est à l’image de l’arrivée dans la ville: au top!

Toujours sur des voies vertes au rythme de l’eau, je commence sérieusement à prendre goût à ce paysage. 

Mais toutes les bonnes choses ont une fin et il faut quitter les sentiers pour rejoindre les routes en direction d’Illiers Combray.

A partir de là, le trajet s’effectuera en grande majorité sur route .

Les pistes cyclables sont protégées et rassurantes pour le cycliste en herbe que je suis. En revanche, elles bordent des axes où le trafic routier est plus dense que précédemment

Cette partie est moins agréable mais a le mérite d’être roulante et sécurisée. Le tracé traverse quand même quelques villages très charmants. 

Si l’étape est longue, le profil est assez plat. J’avale donc les kilomètres assez rapidement.

En revanche, les longues lignes droites à perte de vue sont assez difficiles psychologiquement. L’arrivée à Illiers Combray me semble durer une éternité. Mais ça y est, j’y suis enfin.

Je m’arrête devant l’église pour faire une pause salutaire avant de commencer la troisième étape au milieu de laquelle je m’arrêterai pour manger avec ma famille. Les jambes commencent à faiblir et je suis content de manger dans quelques kilomètres. Mais je suis content d’en avoir terminé avec cette longue étape que je pensais (naïf que je suis) être la plus difficile du jour.

Contrairement à l’image que j’en avais, je trouve Illiers Combray très mignonne. 

Et surprise, je croise ma petite famille qui s’arrête à la boulangerie pour le repas du midi. 

Rapide débrief, quelques photos et ça repart. RDV dans quelques kilomètres. 

3e étape: Illiers Combray – Thiron Gardais 25 km

Autant le dire tout de suite, cette étape à partir d’Illiers Combray marque un tournant dans le voyage. 

En effet, après cette ville on entre dans le Perche et tout devient immédiatement différent:

  • Le paysage change radicalement. Il devient beaucoup plus sec et sauvage. Ça tranche avec le début du parcours où je n’étais jamais loin des villes.
  • Les routes sont encore plus calmes. Et tant mieux car les prochaines étapes seront presque intégralement sur goudron.
  • Les vallons deviennent la norme. Fini le plat, on attaque des successions de montées-descentes. 

J’attaque donc cette 3e étape avec une légère appréhension car son profil est clair: on prend régulièrement de l’altitude du début à la fin

Dès la sortie d’Illiers Combray et après une très courte piste cyclable, me voilà sur les routes du Perche.

De longues routes principalement en ligne droite avec des champs à perte du vue.

C’est magnifique mais c’est aussi très sec. Et il y a beaucoup moins d’arbres pour m’abriter. Avec la chaleur je comprends que ça va être une épreuve.

Pause déjeuner à Montigny-le-Chartif:

Je coupe cette étape en deux pour m’arrêter dans la très calme ville de Montigny-le-Chartif où ma famille m’attend pour un pique-nique. C’est très paisible.

Nous sommes postés à l’ombre au bord d’une rivière et avons même la visite surprise de chevaux.

J’essaie de récupérer e n m’allongeant avec les jambes en l’air sur le banc.

Après cette joyeuse coupure, me voilà reparti. Je suis content car j’ai fait un peu plus de la moitié du kilométrage journalier. Mais je suis assez concentré car la chaleur se fait ressentir d’autant plus que les routes goudronnées ne sont désormais plus abritées par beaucoup d’arbres.

Malgré la chaleur, quel plaisir de traverser le village de Frazé avec son somptueux château et son église.

Je continue ensuite la succession de routes de campagne vers Thiron Gardais. J’essaie d’économiser au maximum mes forces. Si le profil de l’étape me faisait un peu peur, je souffre moins que prévu.

En arrivant à Thiron Gardais j’emprunte une descente très pentue qui me mène à l’arrivée de l’étape devant une remarquable abbaye. 

Nouvelle pause pour mes gambettes. Je commence à fatiguer mais me sens plutôt bien même si les températures dépassent les 30 °C et que je suis essentiellement en plein soleil.

Et je suis content car il me reste moins de 40 kilomètres pour finir cette journée.

J’avale une barre de céréales et je repars.

4e étape: Thiron Gardais – Nogent le Rotrou 19 km

Hier j’avais vu que le profil de cette étape, relativement courte, était en descente progressive jusqu’à Nogent le Rotrou. Je m’attendais donc à une étape facile. 

Bien mal m’en a pris car si cette étape descend plus qu’elle ne monte, c’est une succession de montées et de  descentes qui m’attend. Et si les descentes sont longues, les montées le sont aussi .

L’étape débute d’ailleurs très fort avec une grosse cote pour sortir de la ville (je paie les frais de la grosse descente vers l’abbaye juste avant).

La mise en bouche étant faite, me voici lancé comme un frelon sur les routes du Perche. Enfin un frelon pas très en forme car les routes, si elles sont toujours encadrées par les magnifiques paysages du Perche, ne laissent aucun répit à mon pauvre corps.

Toujours entre les champs à perte de vue, la route n’est jamais plate. Les quelques grosses descentes sont toujours suivies par des montées du même acabit. 

Comment ne pas mentionner la côte du Goulet: 1,5 km à 4,7% de moyenne au milieu de l’étape sans aucun brin d’ombre.

Rien de fou comparé au dénivelé des Alpes. Mais avec la fatigue dans les jambes, mon paquetage et la chaleur, c’est suffisant pour mettre un bon coup de pompe.

La montée est d’autant plus difficile qu’il fait maintenant très chaud, sans brin d’air et ni coin d’ombre pour me rafraîchir. Malgré tout je sers les dents car je ne veux pas m’arrêter. 

De toute façon je sais que m’arrêter ne me ferais pas de bien car je serais au bord de la route en plein soleil.

Mentalement, c’est ça le plus compliqué. 

J’arrive tant bien que mal en haut de cette montée mais je suis encore loin de Nogent le Rotrou. Heureusement, les hectomètres suivants permettent de récupérer légèrement mais je n’en ai pas fini avec les vallons.

A partir de ce moment-là, je passe en mode robot pour arriver au bout. 

Même si je continue à bien m’hydrater, je souffre de la chaleur et commence à me sentir beaucoup moins fringuant. Si tant est que je l’ai été plus tôt .

Moi qui d’habitude aime les ascensions, je commence à développer une intolérance à leur égard. 

La suite du parcours est difficile pour moi car je me sens vraiment fatigué et j’ai l’impression que je n’avance pas.

Visiblement j’avance quand même un peu car je termine l’étape après 55 minutes sur d’effort!

Le centre de Nogent le Rotrou a l’air charmant mais mon étape se termine un peu à l’écart et je ne me sens pas la force de revenir sur mes pas. 

Tant pis j’avale une banane salvatrice pour récupérer. 

Je ne sais pas si c’est à cause de la chaleur ou de l’accumulation de la fatigue mais c’était clairement l’étape la plus difficile pour moi. 

Il ne reste que 17 km aujourd’hui mais contrairement à la veille, cela me semble le bout du monde.

5e étape de la journée: Nogent le Rotrou – Rémalard 17 km

La banane ingurgitée, je repars direction Rémalard.

Le début de l’étape est plutôt sympathique et se déroule sur une voie verte qui longe la rivière de l’Huisne.

Mais quand la fatigue est là rien ne tourne rond à part mes roues (et encore). D’abord je perds une quinzaine de minutes après Nogent pour trouver mon chemin à la sortie de la voie cyclable. 

Alors que mon énergie est proche des abysses, j’effectue plusieurs allers-retours les yeux rivés sur mon GPS pour trouver le bon chemin. Et pourtant il n’y avait que 2/3 choix possibles

Finalement je trouve la bonne route et entame la première des deux ascensions de cette ultime étape. Mais ma roue arrière chasse. Je pense d’abord que j’ai roulé sur la bordure de la chaussée. Mais après quelques hectomètres, je me retourne et je comprends. Non, des suspensions arrières ne sont pas apparues subitement mais c’est mon pneu qui se dégonfle lentement. 

Je vois qu’il s’agit d’une légère crevaison car je ne perds pas d’air à vue d’œil. La perte est très progressive.

J’ai ce qu’il faut pour changer ma chambre à air mais je suis au bord d’une route en pleine montée. Le bas-côté est étroit et peu accueillant. Autant dire que je ne suis pas à mon aise pour changer ma roue. 

Il reste une dizaine de kilomètres. Je prends donc le pari de regonfler le pneu à bloc et de repartir en espérant tenir comme ça jusqu’à Rémalard. 

L’espoir fait vivre. Deux kilomètres plus tard, rebelote. Je dois m’arrêter de nouveau, cette fois dans la seconde montée du jour.

Je décide de rouler jusqu’au prochain village (Condeau) et de changer au calme cette chambre à air. Un petit coup de pompe me permet d’avoir assez d’air pour arriver dans le fameux village où je trouve un spot au bord de l’eau pour m’atteler à ma tâche.

Mais mes gestes ne sont pas assurés, je suis fatigué et je dois l’avouer un peu fébrile. J’ai même du mal à retirer le pneu alors que d’habitude ça sort tout seul . L’opération me prend du temps, presque 30 minutes. C’est fou comme une tâche simple à réaliser tranquillement chez soi est beaucoup plus compliquée quand on sort de sa zone de confort. Je dois bien l’avouer j’ai un peu perdu mes moyens à ce moment-là, mes gestes étaient moins assurés.

Une fois la chambre à air remplacée il faut gonfler la nouvelle avec la petite pompe transportable… tout sauf une promenade de santé .

Finalement tout rentre dans l’ordre. L’étape se termine par une voie verte qui démarre à Condé sur Huisne et qui me mènera demain jusqu’à Alençon.

En attendant, j’arrive à Rémalard très (très très) fatigué après une journée pleine d’émotions.

Je suis en pleine forme, trop facile

Bilan de la journée sur la Véloscénie

Je suis passé par tous les états.

  1. D’abord du pur bonheur

Passage coup de cœur par Chartres la magnifique et ses routes pleines de charme

Bonnes sensations de vitesse sur la portion super roulante entre chartres et Illiers Combray

Beauté du Perche où la nature est reine

2. Mais aussi une journée difficile physiquement

Coup de chaud avec les fortes chaleurs mêlées au goudron et à l’absence d’ombre

Les vallons en continu ont eu raison de mon énergie

Le pépin mécanique a accentué ma fatigue

 

Bref j’ai l’impression d’avoir vécu plusieurs journée, en une. J’arrive satisfait mais totalement rincé.

Je mets du temps à récupérer mais passe une superbe soirée en famille. Heureusement qu’ils sont là avec moi, le moral repars à la hausse et je reprends du poil de la bête.

D’ailleurs j’ai dépassé la moitié de mon périple et j’ai déjà effectué plus de la moitié des kilomètres de la Véloscénie à vélo.

 

A bientôt pour le 3e jour de mon voyage sur la Véloscénie :)!

 

1 commentaire pour “Véloscénie – Jour 2 de mon voyage”

  1. Retour de ping : Véloscénie – Jour 3 de mon voyage - Guide du sportif à Paris

Les commentaires sont fermés.